Ca politise

Scandales ELECAM : M. Maurice Kamto, où sont les preuves ?

Chers frères et sœurs,
Salutations à vous et bénédictions de Dieu ce week-end. Nous espérons que nos frères et sœurs musulmans ont eu une fête bénie, l’Aïd Moubarak.

Nous revenons sur les problèmes d’ELECAM en relation avec une récente lettre critique de M. Maurice. Nous sommes en général d’accord avec les accusations portées contre ELECAM, mais l’opposition doit faire davantage pour étayer ses affirmations et également se concentrer sur les pressions stratégiques susceptibles d’améliorer la situation. Nous terminons par un commentaire sur le chaos dans nos sports et dans le RDPC.

1. Scandales ELECAM : besoin de preuves

Nous savons tous qu’ELECAM et le RDPC sont unis pour refuser aux Camerounais le véritable exercice de leur souveraineté populaire en matière électorale. Pour les faire changer, nous devons être précis dans nos accusations et quantifier nos estimations de leur fraude. Les statistiques et les témoignages personnels sont plus éloquents que les généralisations.

1.1. Grâce à la subversion des instruments de l’État par le RDPC, l’accès réduit aux actes de naissance, aux cartes d’identité et aux centres d’inscription des électeurs se traduit par une suppression effective de l’inscription des électeurs.

1.2. M. Kamto a raison d’affirmer que de nombreux responsables d’ELECAM sont des militants actuels ou récents du RDPC. Nous avons besoin de leurs noms et nous devons leur demander de se retirer. En fait, il ne faut pas faire confiance à tous les responsables des élections de 2018 et 2020 pour les prochaines élections. Les partis ont le droit de dénoncer ces pratiques qui érodent la confiance et d’appeler à des changements.

1.3. Sur le refus d’ELECAM de publier la liste électorale, M. Kamto a raison. Cette question a déjà été soulevée par M. Abdourahman Baba. Les journalistes ne considèrent pas cela comme une violation grave. Nous devons nous concentrer là-dessus. La raison pour laquelle ELECAM n’est pas disposé à publier cette liste est en partie due à sa tradition de mélanger les listes électorales dans les zones d’opposition pour réduire la participation électorale. Nous devons accroître la transparence des listes électorales en insistant pour que cette liste soit publiée. Les partis politiques ont le droit de continuer à poursuivre ELECAM en justice. Le fait que ces tribunaux ne puissent pas agir ne signifie pas que l’augmentation de l’ampleur du problème ne puisse pas frustrer les efforts du gouvernement en matière de nouveaux prêts. Les prêteurs considèrent les systèmes électoraux défectueux comme des risques élevés, surtout si le potentiel d’une réaction significative de l’opposition est démontré.

1.4. Le point critique sur lequel M. Kamto ne parvient pas à fournir de preuves est le nombre d’électeurs inscrits entre janvier et mars 2024. ELECAM a déclaré que les nouveaux électeurs s’élevaient à 144 817. Il semble certainement que ce nombre soit faible. Mais nous n’avons aucune référence. Le CRM/MRC peut-il nous fournir une estimation du nombre d’électeurs inscrits à la suite de leur propre campagne ? Ce n’est qu’en publiant des données aussi partielles que l’extrapolation à l’ensemble de la nation pourra être utilisée pour remettre en question ELECAM.

1.5. L’estimation du nombre d’électeurs nouvellement inscrits n’est pas la seule preuve pouvant être opposée à la manipulation d’ELECAM. D’autres astuces ont été rapportées :

1.5.1. Il arrive que des responsables d’ELECAM invités à accompagner les campagnes d’inscription des électeurs arrivent en retard. De plus, ils insistent pour partir plus tôt, même s’il reste encore des personnes à inscrire. Il arrive parfois que ces responsables se plaignent d’un dysfonctionnement de l’équipement ou de l’indisponibilité d’autres fonctionnaires.

1.5.2. On sait et on peut en témoigner que certaines personnes attendent plus d’un an avant que leur carte d’électeur ne leur soit délivrée après leur inscription. L’inscription ne suffit pas ; avoir la carte en main est important. Les partis d’opposition peuvent fournir des preuves de l’ampleur de ce problème.

1.5.3. De nombreux Camerounais qui ont déménagé dans de nouvelles villes et régions ont extrêmement du mal à mettre à jour leur nouvelle circonscription. Des hommes politiques attentifs devraient être capables d’évaluer quantitativement l’ampleur du problème. Les partis devraient disposer de numéros de contact auxquels les compatriotes frustrés qui ont du mal à s’inscrire, à obtenir leur carte d’électeur ou à mettre à jour leur circonscription, peuvent appeler et demander de l’aide. Cette situation affecte de manière disproportionnée les anglophones déplacés par le conflit armé.

1.5.4. Les partis d’opposition devraient être en mesure de déterminer si ELECAM emploie suffisamment de travailleurs et les forme régulièrement. C’est ainsi que fonctionnent les organes électoraux. Ils sont occupés à former le nouveau personnel. Nous ne savons pas quand le nouveau personnel sera recruté et cela semble être dû au fait qu’un canal est établi entre le RDPC et ELECAM.

1.6. Le site Internet d’ELECAM est une honte et un échec total. Les partis d’opposition devraient examiner cet échec. Les sites Internet des commissions électorales en Afrique sont conçus pour informer les électeurs. Le site Internet d’ELECAM est mal conçu et ses informations sont à caractère bureaucratique. L’électeur n’est pas au centre de l’attention.

Beaucoup de gens suggèrent que la population du Cameroun est comparable à celle du Ghana, même si en réalité, le Cameroun a une population plus petite. La population du Ghana est estimée à 33 millions d’habitants. Sur le site Internet de leur commission électorale, on peut clairement lire que le Ghana compte aujourd’hui environ 17 millions d’électeurs, 33 367 bureaux de vote et 27 partis politiques enregistrés. Les élections présidentielles du pays sont désormais largement binaires : un affrontement entre le NPP et le NDC. Bien que la prochaine élection présidentielle ait lieu en décembre 2024, nous connaissons déjà les candidats du parti, l’ancien président John Mahama de retour comme candidat du NDC et l’actuel vice-président, Mahamudu Bawumia, comme candidat du NPP.

Si nous nous arrêtons simplement au nombre d’électeurs inscrits au Ghana, 17 millions, et comparons avec nos chiffres catastrophiques d’ELECAM de 7,3 millions, nous voyons le problème de notre pays bien-aimé. L’âge minimum pour voter au Ghana, comme dans la plupart des pays africains, est de 18 ans. Au Cameroun, le régime a peur des jeunes électeurs, d’où 20 ans minimum.

Si l’on prend la population du Cameroun à 27 millions d’habitants et que l’âge médian au Cameroun est d’environ 18 ans (la moitié de la population a moins de 18 ans), alors nous pouvons conclure que nous avons environ 12 millions d’électeurs éligibles.

L’âge médian au Ghana est d’environ 20 ans. Cela explique pourquoi leur nombre d’électeurs inscrits est de 17 millions, soit plus de la moitié d’une population de 33 millions d’habitants. Cela signifie que dans un pays qui fonctionne correctement, le numéro d’inscription des électeurs est une bonne estimation de la population. Le Cameroun doit expliquer pourquoi ses électeurs inscrits sont très loin de représenter environ 50 % de l’estimation de la population utilisée pour les analyses économiques et de crédit.

Pour que les élections jouent leur rôle démocratique constitutionnel, nous devons d’abord comprendre pourquoi les électeurs inscrits au Cameroun sont loin de représenter près de 50 % de la population estimée. C’est la première bataille de l’opposition. Il faut le combattre avec des preuves et des analyses quantitatives. Pour commencer, nous avons besoin de la publication de la liste des électeurs.

2. La distraction est notre spécialisation

Nous, Camerounais, ne parvenons pas à accomplir de grandes choses ou à changer notre situation en nous spécialisant dans la distraction.

2.1. Eto’o contre Ministre des sports : On arrive à mal interpréter l’échec du système des hautes instructions et de l’Etat unitaire. Nous en avons fait une bataille entre deux Camerounais en aval d’un État hypercentralisé qui édicte des lois contradictoires et les écrase de hautes instructions. Réveillez-vous et concentrez-vous sur la source du problème : M. Paul Biya et son obsession pour l’État unitaire.

2.2. Le football comme distraction : Le football n’est qu’un des nombreux sports pratiqués par les Camerounais. De nouveaux types de sports sont créés chaque année. Dans un pays qui fonctionne bien, ces organisations fonctionnent sans problème même si elles reçoivent des subventions de l’État. Les citoyens ne viennent que pour applaudir et apprécier la performance de leur compatriote. Au Cameroun, les hommes politiques ont découvert que le football est une bonne manière de nous distraire de nos malheurs politiques. C’est pourquoi nous avons tellement concentré notre attention sur le football que l’équipe camerounaise de handball a été disqualifiée faute de dispositions logistiques de base. Dans un pays libre doté de véritables unités fédérées d’associations civiles, nous ne devrions pas entendre parler d’un tel embarras pour notre pays bien-aimé.

2.3 : Les artistes camerounais pourraient faire davantage pour la campagne d’inscription des électeurs : Nous remercions notre frère, Ben Decca le musicien, qui a récemment publié un message sur les réseaux sociaux encourageant les gens à s’inscrire sur les listes électorales. C’est la chose la plus non partisane que les citoyens de tous les horizons devraient faire. Nous appelons les autres artistes à servir leur pays en encourageant les devoirs civiques fondamentaux.

Que Dieu vous bénisse, lecteur, et que Dieu bénisse notre pays bien-aimé, le Cameroun, alors que nous luttons pour le libérer grâce à une gouvernance correctement fédérée et à un régime constitutionnel.

—————–English version—————–

ELECAM scandals: Mr. Maurice Kamto, where is the proof?

Dear brothers and sisters,
Greetings to you and God’s blessings this weekend. We hope that our Muslim brothers and sisters had a blessed feast, Eid Mubarak.

We return to the problems of ELECAM in relation to a recent critical letter by Mr. Maurice. We agree in general with the charges against ELECAM but the opposition needs to do more to substantiate the claims and also focus on strategic pressure that can improve the situation. We end with a comment on the chaos in our sports and the CPDM.

1. ELECAM scandals: need for proofs

We all know that ELECAM and the CPDM are united in denying Cameroonians the true exercise of their popular sovereignty in matters of elections. To get them to change, we must be specific in our charges and quantify our estimates of their fraud. Statistics and personal testimonies speak louder than generalizations.

1.1. Through subversion of the instruments of the state by the CPDM, the reduced access to birth certificates, identity cards, and voter registration centers, translate into effective suppression of voter registration.

1.2. Mr. Kamto is right to assert that many of ELECAM officials are current or recent CPDM militants. We need their names and we need to ask them to step down. In fact, all those in charge of the 2018 and 2020 elections should not be trusted with the next elections. Parties have the right to point out these confidence-eroding practices and call for changes.

1.3. On the refusal of ELECAM to publish the list of voters, Mr. Kamto is correct. This issue has been raised by Mr. Abdourahman Baba before. Journalists don’t treat it as a serious violation. We need to focus on this. The reason ELECAM is unwilling to publish this list is partly because of their tradition of mixing up voter lists in opposition areas to suppress voter turnout. We need to increase transparency in the voter register by insisting that this list be published. Political parties are in their right to continue to take ELECAM to court. That these courts may not act does not mean that raising the magnitude of the problem cannot frustrate the efforts of the government in the area of new loans. Lenders treat flawed electoral systems as high risks, especially if the potential of significant push back by the opposition is demonstrated.

1.4. The critical point where Mr. Kamto fails to provide evidence is the number of registered voters in the period of January to March 2024. ELECAM stated that new voters totaled 144 817. It certainly seems that this number is small. But we have no reference. Can CRM/MRC provide us with an estimate of the number of voters registered as a result of their own campaign? Only by publishing such partial data can extrapolation to the whole nation be used to question ELECAM.

1.5. An estimate of the number of newly registered voters is not the only evidence that can be brought against ELECAM’s manipulation. Other tricks have been reported:

1.5.1. ELECAM officials invited to accompany voter registration campaigns have been known to arrive late. Further, they insist on leaving early even when there are still people to be registered. At times, such officials are known to have complained of malfunctioning equipment or other officials not being available.

1.5.2. It is known and can be testified that some people wait more than one year for their voter’s card to be issued after registration. Registration is not enough; having the card in hand is important. Opposition parties can produce evidence of the scale of this problem.

1.5.3. Many Cameroonians who have moved to new cities and regions find it extremely hard to update their new constituency. Attentive politicians should be able to quantitatively assess the scale of the problem. Parties should have contact numbers where frustrated compatriots struggling to register, obtain their voter’s card, or update their constituency, can call and seek support. This situation disproportionately affects anglophones displaced by the armed conflict.

1.5.4. Opposition parties should be able to establish if ELECAM is employing enough workers and training them regularly. This is how election bodies operate. They are busy with training new staff. We do not know when new staff are recruited and this seems to be because a conduit is established between the CPDM and ELECAM.

1.6. ELECAM’s website is a total disgrace and failure. Opposition parties should scrutinize this failure. The websites of electoral commissions in Africa are designed to inform voters. ELECAM’s website is poorly designed and its information is bureaucratically oriented. The voter is not the focus.

Many people suggest that the population of Cameroon is comparable with that of Ghana, though in reality, Cameroon has a smaller population. Ghana’s population is estimated at 33 million. On the website of their electoral commission, one can clearly read that Ghana today has about 17 million voters, 33367 polling stations, and 27 registered political parties. The country’s presidential elections are now largely binary – a clash between NPP and NDC. Although the next presidential election is in December 2024, we already know the party nominees, former President John Mahama returning as NDC candidate, and current Vice President, Mahamudu Bawumia, as candidate of NPP.

If we just stop at the number of registered voters in Ghana, 17 million, and compare with our abysmal ELECAM numbers of 7.3 million, we see the problem with our beloved country. The minimum voting age in Ghana, like in most African countries, is 18 years old. In Cameroon, the regime is afraid of young voters, hence 20 years minimum.

If we take Cameroon’s population to be 27 million, and consider that the median age in Cameroon is about 18 years (half of the population is lower than 18 years of age), then we can conclude that we have about 12 million eligible voters.

The median age in Ghana is about 20 years. That explains why their number of registered voters is 17 million, more than half of the population of 33 million. This means that in a properly functioning country, the voter registration number is a good estimate of the population. Cameroon must explain why its registered voters are very far away from being about 50% of the population estimate used for economic and loan analyses.

For elections to play their proper constitutional democratic role, we must first get to the bottom of why Cameroon’s registered voters are far from being close to 50% of the estimated population. This is the first battle for the opposition. It must be fought with evidence and quantitative analysis. We need the list of voters published as a start.

2. Distraction is our specialization

We, Cameroonians, fail to accomplish great things or change our situation by specializing in distraction.

2.1. Eto’o vs. Minister of sports: We manage to misinterpret the failure of the system of hautes instructions and the unitary state. We have made it into a battle between two Cameroonias who are downstream of a hypercentralized state that issues contradictory laws and overwrites them with hautes instructions. Wake up and focus on the source of the problem: Mr. Paul Biya and his obsession with the unitary state.

2.2. Football as distraction: Football is only one of many sports that Cameroonians compete in. New types of sports are created each year. In a properly functioning country, these organizations function smoothly even if they receive state subventions. Citizens only come out to cheer and enjoy the performance of their compatriot. In Cameroon, politicians discovered that football is a good distraction from our political woes. That is why we have been so focused on football that Cameroon’s handball team was disqualified for lack of basic logistic arrangements. In a free country with proper federated units of civil associations, we should not hear about such embarrassment of our beloved country.

2.3: Cameroon artists could be doing more for voter registration campaign: We thank our brother, Ben Decca the musician, who recently made a social media post encouraging people to register to vote. This is the most non-partisan thing citizens of all walks of life should be doing. We call on other artists to serve their country by encouraging basic civic duties.

May God bless you, the reader, and may God bless our beloved country Cameroon as we fight to liberate it through properly federated governance and constitutional rule.

English Cameroon for a united Cameroon
April 12, 2024

Publié par Yaoundé Blog

Blogueur aux thématiques Culturelles (Arts , Musique, Cinéma,Mode, Performance,Sport,Style, Entertainment, Société, Logistique Et Transport, ICC )

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